Interview de François Robert
Quand et dans quelles circonstances as-tu découvert la kinésiologie ?
C'est d'abord tout à fait par hasard que j'ai appris à connaître la kinésiologie. Puisque ma femme était très malade, elle l'a été depuis que je la connaissais, c'est à dire depuis l'âge de 18 ans. On disait qu'à 25 ans elle serait dans une chaise roulante…
Qu'avait –elle ?
On ne sait pas très bien, elle avait des vertèbres déplacées, mal au dos, des maux divers, je ne sais plus exactement. A 18 ans, elle avait déjà subi quelques opérations. Et puis toute ma vie avec elle, c'est à dire 30 ans de vie commune, ça a été d'aller d'un médecin à l'autre, de-ci de-là et encore là, sans vraiment de résultats. Nous avons quand même eu 5 filles, et ma femme a eu une vie très intéressante je trouve, très valable, mais son état de santé ne s’est guère amélioré. Elle est allée chez des rebouteux, elle a fait de l'iridologie…
Et un jour, je ne sais pourquoi ni comment, j'ai découvert le livre du Touch for Health. J'ai regardé ce livre sous tous ses angles, et comme il n'avait ni début ni fin, et que je n'y comprenais rien, je l'ai mis dans ma bibliothèque et ça s'est fini comme ça. Peut-être deux ans plus tard, nous sommes entrés en rapport avec quelqu'un qui pratiquait la kinésiologie appliquée à Gstaad. Il s'appelait Gilet, on disait qu'on allait voir notre "Gilet de sauvetage" quand nous avions rendez-vous... Nous avions entendu qu'il faisait des tests musculaires. Il remettait une vertèbre de manière chiropratique, puis il vérifiait avec le test. En fait, il pratiquait les 14 tests. Cela m'a rappelé ce livre dans ma bibliothèque. Alors une fois, je lui ai présenté le livre et lui ai demandé ce qu'il en pensait. Il m'a dit que c'était fantastique ! Je me suis demandé : "Comment se fait-il que nous avons un livre fantastique dans la bibliothèque et qu’en le lisant, nous ne comprenions rien ? Un livre sans début ni fin ! Qu'est-ce que c'est que ce livre ?" M. Gilet n'a pas donné plus d'explications.
A partir de ce moment-là, ma femme a repris le livre, elle a cherché, cherché, cherché à peu près pendant 15 jours et a enfin déclaré qu'elle avait compris. Et est finalement allée chez Monsieur Jaccard à Genève pour suivre ses cours. Moi, j'étais très empoté à l'époque, ça a toujours été ma femme l'initiatrice de plein de choses, elle allait ici, elle allait là… Elle est revenue totalement enthousiaste du cours qu’elle a suivi à Genève. Je connaissais toujours ses engouements, ce n'était pas la première fois qu'elle était enthousiaste comme ça. Alors je me suis dit tempérons la chose : "ok c'est fantastique, mais…?" Ma femme a continué, et au bout du compte elle m'a encouragé à partir dans la direction du TFH. Je suis alors allé chez Monsieur Jaccard pour suivre la Santé par le Toucher n° 1. Je n'y ai rien compris, n'ai rien retenu, ça paraissait hyper compliqué, alors j'ai laissé tomber. Surtout qu’il a dit à Jacqueline, ma femme, que vu que je n'avais rien compris, ce n'était pas ce qu’il fallait, que je n'étais pas fait pour ça, alors là ça a été fini pour moi. A cette époque, je gagnais bien ma vie, j'avais un très bon salaire, ça ne servait à rien que je m'engage dans cette direction.
Mais ma femme est revenue plusieurs fois à la charge en disant : "oui mais si tu avais persévéré tu pourrais me soigner !". Ma réaction était de lui répondre qu'on n'allait pas demander à quelqu'un d'incapable d'être capable. Puisque ce n'était pas mon truc, ce n'était pas mon truc. Il l'avait dit et puis voilà…! Au bout de deux ou trois mois, elle me relançait : "Quand même, tu devrais t'y remettre…"Et voilà qu'un jour, elle me parle d'un autre cours à Vevey en me disant que ce n'était pas du tout la même chose, que je devrais m'y mettre, qu'elle voulait qu'on y aille ensemble. J'ai donc accepté d'aller chez Monsieur Berset au Centre Suisse d'Hygiène. On était 4 à ce cours d'EduKinésiologie, l'ancêtre du Brain Gym. J'y ai trouvé plein de choses très intéressantes. J'ai été passionné, et voilà, ce qui m’a lancé. Et puis, je suis retourné étudier la Santé par le Toucher, mais cette fois-ci chez Monsieur Berset. Dans la foulée nous avons été invités en Italie pour aller travailler chez des gens. ça a été absolument merveilleux. Du coup, nous nous sommes engagés, ma femme et moi, à devenir instructeur pour la Santé par le Toucher. Et nous sommes directement partis à Bruxelles faire ce cours, un cours passionnant et dynamique. C’est grâce à cette formation d’instructeur que nous avons pu démarrer notre école, la développer et découvrir de nouveaux concepts.
Donc, quand tu pars faire ce cours d'instructeur, tu gagnes encore ta vie autrement, c'était juste pour soigner ta femme. Quand as-tu décidé d'en faire un métier ?
Nous avons assez rapidement monté des cours. Nous avions envie de l'enseigner, mais ce n'était pas du tout prévu qu'on en fasse un métier. D'ailleurs, c'était surtout ma femme qui était enthousiaste pour enseigner ça. Elle a directement proposé à des copines de venir. Il y avait trois ou quatre personnes, c'est elle qui donnait son cours, car à ce moment-là elle enseignait seule. Elle a ensuite repris une deuxième volée. à cette époque il n'existait que trois niveaux de Touch for Health.
Moi, je m'occupais d'elle, je la soignais, mais ça n'allait pas, sa santé s'est dégradée très rapidement ; et elle a fini par un cancer du foie. A l'époque, avec ce que nous connaissions du Touch for Health, nous n’avions pas ce qu'il fallait comme outils pour pouvoir soigner ce genre de choses. J'ai alors repris l'école de Kiné parce que ma femme ne pouvait plus enseigner, mais il n'était pas question d'en faire mon métier. Elle avait des clients aussi, beaucoup plus que moi. A un moment donné, j'ai commencé à recevoir des gens de sa clientèle, je récupérais cette personne, puis telle autre. Finalement, à côté de mon métier qui se terminait vers deux trois heures de l'après-midi, j'avais trois quatre personnes. Nous pouvions nous partager la clientèle, et je ne pensais pas qu'elle allait mourir si vite…
Nous avons commencé à installer un institut, l'institut Sèveline. Nous avons ensuite déménagé dans cette grande maison à Clarens, où nous avons mis en place les structures nécessaires pour pouvoir en faire vraiment une école. Et là, je me suis demandé : "Qu'est-ce que je m'embête encore à aller courir pour des encarts publicitaires, c'est franchement plus intéressant de faire de la kinésiologie, ma femme gagne la moitié du salaire, ça va très bien !" J'ai alors décidé, en 1993, de démarrer en kinésiologie. J'ai donné ma démission à mon travail, et en mars 94 j'étais indépendant. Ma femme obtenait deux tiers du salaire, moi j'en faisais un tiers, et c’est ainsi que ça a commencé. Tout d'un coup, elle a pété les plombs, elle a renvoyé tout le monde, et c'est ma fille qui entre temps avait commencé la kiné qui a repris une partie des clients, moi une autre. Ma femme est partie en Tunisie faire des vacances toute seule, elle avait ras-le-bol de tout. Quand elle est rentrée, elle disait qu'elle avait toujours mal à la hanche, etc… Elle a commencé à aller chez un chiropraticien qui a décelé un problème à la colonne et lui a conseillé d'aller au CHUV. Au CHUV, ils ont décelé un cancer, et elle est décédée en novembre de la même année. J'ai commencé mon travail en kinésiologie, et elle est morte quelques mois plus tard. Je me suis retrouvé avec un tiers du salaire, les deux autres tiers n'existant plus, donc avec un très petit salaire et tout sur les bras. J'étais parti comme indépendant, mais nous étions de connivence pour travailler les deux, et là j'ai pété un câble. J'ai dit : "Non mais c'est pas possible, tu me mets dans cette histoire, tu me fais démarrer là-dedans, puis tu me plaques comme ça…" J'étais furax ! Quand elle est décédée, vraiment, c'était dur, mais en même temps je me suis dit : "Tant pis j'assume !". Et puis je me suis accroché, c'est là que j'ai commencé à téléphoner aux clients qui ne venaient pas, ce que je ne fais plus du tout maintenant. Je me suis accroché… Donc cette situation dramatique a été un véritable tremplin, le début d’une grande aventure.
Et suite à cela tu as continué à te former ?
Bien sûr ! Inévitablement je ne connaissais pas grand-chose, j'ai donc continué à me former.
Au début, vous n'aviez vraiment que le Touch ?
Oui, le TFH et l'Edu-Kinésiologie, qui était vraiment très intéressant, car on y trouvait plein de choses fantastiques, d'après moi, beaucoup plus intéressantes que ce que le Brain Gym est devenu ! C'était basé sur la base du cours d'une personne qui était en Hollande qui avait développé ses propres conceptions. Mais les protocoles qu'on me présentait, je ne les trouvais pas assez précis, ils étaient trop vagues. J'ai donc directement pris le parti de faire des protocoles complets, des protocoles qui précisent d’où il faut partir, ce qu’il faut faire, et comment agir de manière précise. Au début, je m’adressais à ma femme pour lui demander comment elle faisait telle ou telle chose, et nous prenions une chose après l'autre pour les adapter à nos besoins, pour que tout soit vraiment clair.
Es-tu devenu instructeur pour d'autres choses ?
Je me suis contenté d'être instructeur pour la Santé par le Toucher car ce n'était pas du tout prévu que j'allais enseigner autre chose, et parce qu'il n'y avait rien d'autre. Ensuite je suis aussi devenu instructeur en Brain Gym pour les 2 premiers niveaux, mais j'ai tout de suite vu que cela ne correspondait pas à ce que je cherchais. Ce n'était pas dans cette direction-là que je voulais aller. Et puis plus tard, j'ai étudié toute la matière du PKP (professional Kinesiology Practictioner). Bruce Dewe, son créateur a repris toute la matière comme en kinésiologie pour en faire une synthèse logique aussi complète que possible.
Alors je me suis dit que cela ne servait à rien d'aller étudier la matière de One Brain puisqu'il y avait tout dans le PKP. D'autant plus qu'en faisant les cours à Bruxelles, il y a un des participants qui s'est mis à vociférer que ce qu'il apprenait en PKP il l'avait déjà vu en One Brain, ou ailleurs et que ce n'était qu'une affaire de pognon. Dominique Monette, l'instructrice de Bruxelles, l'a reconnu mais a défendu le PKP comme elle a pu ! Mais l'élève en question n'était pas du tout content car il se rendait compte que de cours en cours on allait à chaque fois réétudier la même matière. Je me suis donc dit qu'il fallait qu'on soit clair sur certaines choses ; j'ai continué à faire des protocoles. Un déclic s'est produit au moment où tout d'un coup j'ai découvert les points du visage. Le cerveau en face m'a dit : il y a un point sur la tête, sur la face. C'était des points qui n'était pas situé, je l'ai pris et interrogé pour savoir ce qu'il fallait faire avec ce point. Puis je me suis demandé à quoi ce point était associé. De fil en aiguille j'ai trouvé d'autres points semblables, et je me suis rendu compte que chez d'autres personnes ces mêmes points sortaient aussi au test. Alors je me suis trouvé devant une évidence ; il y avait tout un ensemble de points organisés sur le visage, des points en rapport avec les agressions, des points qu’on pouvait réunir sur un atlas, et qu’on pouvait appliquer à toute sorte de clients ; c’est à la suite de cela que j’ai préparé un premier cours de Kine BR®. Je n'ai donc pas commencé avec le bloc n° 1 mais avec un des blocs suivants. C’est maintenant le bloc A11. Cela représente le début de mon activité en Kine BR®.
C'est donc ta curiosité et ta persévérance qui t'on permis petit à petit d'extrapoler tout ce que tu avais appris et de découvrir d'autres potentialités dans le domaine de la kinésiologie ?
Oui, et je ne savais pas encore que c'était un bloc ! C'était le premier cours donné à la suite du TFH, le point de départ, pour ceux que ça intéressait. Ensuite sont venus dans l'ordre, le champ magnétique, les vortex… Et comme il y avait les points du visage, ne pouvait–on pas envisager d'en trouver ailleurs ? Oui ! Puis sont venus les engrenages, les points de la poitrine, etc … C'est là que je me suis demandé, puisqu’il y avait des blocs comme ça, combien il y en avait. J’ai testé qu’il y a 14 blocs, je me suis donc mis au travail pour trouver les autres. Et les derniers à être mis sur pied ont été les deux premiers, c'est à dire la motricité et la respiration, qui n'étaient pas prévus dans l'histoire. Je connaissais toute la matière concernant ces deux blocs, puisque en gros c'est la matière que l'on apprend au TFH et celle que l'on apprend au PKP, vues sous un autre angle. Et cela a donné les deux premiers blocs, tout le reste représente vraiment des découvertes personnelles. Ce sont donc mes clients qui m'ont appris mon métier, si je n'avais pas travaillé, je n'en aurais rien su, ce sont les clients qui m'ont dit : c'est comme ça que ça se passe. De client en client les protocoles se répétaient, sur des dizaines de clients. Car les clients commençaient à venir ! Il faut bien dire qu'à partir de cette époque, le fait que ma femme soit décédée aurait pu me paralyser, mais au contraire cela m'a boosté. Je me suis dit : il faut que je comprenne pourquoi je n’ai rien pu faire pour elle, il faut que je comprenne comment cela fonctionne, parce que ce n'est pas normal ce qui s'est passé, sa mort n'est pas juste, pas normale, il faut que je comprenne ce qui se passe là derrière. Quand elle était au CHUV, je suis allé travailler avec elle là-bas et par exemple le médecin disait : il y a une insuffisance rénale. Je le notais, je testais pour comprendre ce qui se passait et où cela se passait, j’interrogeais son cerveau par le test, je faisais une correction spécifique et le lendemain, le médecin disait qu'il n'y avait plus d'insuffisance…Donc je me suis dit qu'on pouvait agir ainsi en Kine BR®; cette étape a été vraiment très importante.
Tu as donc pu expérimenter un cas extrême comme le cancer, sur place avec les médecins…
Oui ! Et en fait, j'en suis sûr maintenant, la cause réelle de son décès, c'est la chimiothérapie que les médecins ont préconisée. J'avais testé que ma femme supporterait deux chimios, pas une de plus. Le médecin a dit d'en faire encore une troisième, que je lui ai déconseillée car le test était formel : deux mais pas trois… Sa réponse a été : "oui mais c'est mon corps !" J'ai dit : "bon, c'est ton corps, mais ton cerveau dit qu'il faut s'arrêter à deux !" Mais elle a voulu la faire quand même. Les chimios d'aujourd'hui ne sont plus aussi dangereuse qu’à cette époque passée. C'était intéressant de pouvoir travailler comme je l’ai fait avec ma femme, parce que ça m’a permis d'aller plus loin. Je voulais absolument pouvoir aider mes clients de manière à ce que, dès qu'il y a un symptôme je le travaille jusqu’à élimination du problème. C’est toujours une gageure, c’est une guerre contre le mal. Et puis le fait d'avoir trouvé ces blocs, d'avoir trouvé maintenant ce que l'on fait dans les cours A 20 et 21, ces objectifs spécialisés, etc… tout cela nous montre que nous avons un armement absolument fantastique. Ce sont mes clients qui m’ont appris mon métier, qui m’ont indiqué ce qu’il faut faire ; ce n'est pas sorti comme ça d'un cerveau qui a eu des idées. Je n'ai eu aucune idée, zéro idée ! Simplement j'ai eu peut-être une vision plus globale des choses, en faisant des rapprochements entre certaines données disparates, une vision plus globale et beaucoup de persévérance, oui de la persévérance, c'est certain. Et aussi cette idée : prendre des notes tout de suite quand je trouve quelque chose, sans attendre, je note sur une feuille, puis classer la feuille où je suis sûr de la retrouver pour la reprendre à un autre moment, quand la même problématique revient.
Effectivement, tu as appliqué une certaine méthode et tu y as mis un regard plus scientifique. Tu aurais pu te contenter de demander au corps quel point stimuler sans chercher la logique qu'il y a derrière ?
Oui, tout à fait ! Il est évident que ma formation scientifique m'a été extrêmement utile. J'avais une formation scientifique que je n'avais en fait jamais pu utiliser. J'ai fait des maths à un haut niveau, de la physique à un haut niveau, même à l'uni mais je n'ai jamais pu l'utiliser. En tant que prof, pour les gamins, on passe à côté de tout ça, on se demande pourquoi on apprend tout cela. Tandis que maintenant ces connaissances me sont utiles. Quand j'ai appris l'anatomie-physiologie à l'uni c'était d'un barbant et d'un embêtant… ça ne m'a jamais intéressé, et c'était une branche que j'avais complètement laissée de côté en me disant que jamais je ne m'intéresserais à ça, que ça n’en valait pas la peine… Et puis maintenant je suis en train de creuser dans cette matière. C'est vraiment les circonstances de la vie qui m'ont amené à tout cela. J'ai été guidé d'une certaine manière, sans que je m'en rende compte.
Donc, si une différence existe entre la Kine BR® et les autres branches de la kinésiologie, elle réside dans le fait que c'est par ma pratique que se sont dégagées les grandes lignes de la méthode et une certaine logique dans mon travail, au lieu de reprendre tel quel un système inventé par quelqu'un pour l'appliquer à un client.
Ce qui est sûr ! Je n'ai jamais aimé les diktats. Dans toutes ces écoles existent des diktats. Et le premier est, d'après eux, de ne pas faire confiance au test ! Ils sont en complète contradiction avec eux-mêmes, parce que ce que l’on doit faire, c’est interroger le cerveau de notre client pour savoir ce qu’il faudrait. Or dans ces écoles, si je n’ai pas trouvé ce qu’ils prétendent, c’est que je n’ai rien compris ! Or, je n’ai pas du tout compris ce qu’ils attendaient de moi.
Par exemple, dans toutes ces écoles il y a une confusion entre sentiment et émotion. Et visiblement ce n'est pas la même chose. Quand j'étais à Bruxelles, on allait me faire une correction, on me demandait subitement "As-tu ton émotion ?" et non je ne l'avais pas, alors on me disait que ça ne faisait rien ! Je me suis posé la question, puisqu'il fallait que j'aie mon émotion, c'est quoi une émotion ? On me disait : quel sentiment ça te donne, quelle est ton émotion, es-tu joyeux, triste, ci, ça… je n'en savais rien du tout, ça ne se testait pas. On devait comme ça par inspiration dire comment je me sentais, par exemple dénigré, ou autre… Puis quand on avait ces fameuses roues des éléments des émotions, ce qu'ils appellent eux des sentiments, ils en trouvaient une, tandis que moi j'en trouvais quatre ou cinq. Et on me disait "non non, il faut n'en trouver qu'une !" Mais je me disais que si j'en trouvais cinq, c'était parce qu'il y avait une raison ! Ensuite j'ai compris que ces différentes « émotions » me donnaient une histoire que la personne avait vécue. L’histoire représentait une seule émotion. C'est ainsi que j'ai compris que l'on pouvait tester cela, tandis qu'eux ne le testaient pas.
C'est une première chose, et c'est un point crucial que je dois encore rappeler : je fais 100% confiance au test. Vraiment, si le test me dit quelque chose, c'est à moi de comprendre ce qu'il veut dire. Et la deuxième chose, c'est que ceux qui travaillent avec les autres méthodes, eux sont dans le conscient, alors qu'avec cette méthode nous sommes dans le subconscient. Quand on me demande si j'ai mon émotion, c'est que je devrais consciemment savoir quelque chose. Alors que je me suis rendu compte petit à petit que le conscient ne sait rien, à peine zéro virgule quelque chose, alors que le subconscient sait tout. C'est donc lui qu'il faut interroger, pour savoir ce qu'il y a derrière le rideau ; il faut demander à la personne: "moi, je trouve ça, comment te sens-tu avec ça ?" Il faut faire parler le subconscient. Ce sont là les deux points qui différencient complètement cette méthode des autres méthodes. Et je pense que si les autres m'en ont à ce point-là voulu, c'est que justement ça les dépasse…
Non pas que le Brain Reinstatement® (Réintégration du Cerveau®) soit supérieur, mais sa grande valeur et sa profonde originalité résident dans le fait qu'il n'y a là rien de théorique. La méthode n'est pas enfermée dans un carcan théorique, mais elle est édifiée sur le terrain, et reste ouverte. Attention, pas ouverte à n'importe quoi, mais au cerveau d'en face. Et c'est là où le terme Réintégration du Cerveau est vraiment approprié, puisque c'est le cerveau d'en face qui décide de ce qu'il faut faire. De par le fait que l'on fasse confiance au test à 100 %, on laisse s'exprimer le cerveau des gens à 100 %.
Comment vois-tu l'avenir du Brain Reinstatement® ? Quelle évolution de la discipline ?
Je vois un grand avenir pour cette discipline, mais il faut s'y mettre, car il y a encore énormément de travail. L'équipe de Recherche a enflé et diminué souvent, il faut maintenant avancer soudés et établir des bases solides pour ce que l'on fait. Ça fait des années que je lutte, souvent seul, pour assurer cet avenir, entouré parfois de gens négatifs avec des préjugés. Je dérange sans doute ! Mais j'ai compris qu'il faut avancer sans riposter, sans se préoccuper de ces nuages qui m'entourent. Il faut avancer, avancer, avancer…
Depuis lors, nous nous sommes recentrés sur l’équipe de l’Institut Sèveline, et avons dû nous séparer de pas mal de contestataires.
L'évolution du Brain Reinstatement® repose, en outre, sur quatre aspects principaux :
Premier aspect, la recherche. La grande caractéristique de notre discipline étant de partir du principe que le test a toujours raison, si le test me répond d'une manière inattendue, ce n'est pas que je me trompe, mais que le cerveau d'en face veut me dire quelque chose que je ne comprends pas encore. Ces temps, il n'y a pas un jour où je ne découvre pas quelque chose de nouveau. Ce ne sont pas tout de suite des découvertes fulgurantes, mais un jour, je tombe sur un petit détail qui vient me montrer que je ne sais pas tout et qui s'additionne le jour suivant à un autre petit détail, et ainsi de suite… Ce qui fait qu'au bout du compte, on finit par découvrir quelque chose d'hyper important. J'ai actuellement beaucoup de choses dans mes cartons qui sont au stade de la recherche et que je présenterai un jour en public, quand elles se seront révélées à moi sous tous leurs aspects.
Deuxièmement, l'aspect technique, qui découle de la recherche, et que l'on peut encore développer. Au-delà du côté psychologique indéniable de notre discipline, il y a tout le travail de l'énergie, le travail plus physique, plus palpable, je dirais, qui fait vraiment la différence. Il manquait un cours pour mettre à plat tout ce que l'on sait au niveau de l'énergie. Il existe maintenant sous l'appellation A 19, et vient conclure toute la formation, avant les deux cours sur les objectifs spécialisés, A 20 et A 21 & la suite. Ils permettent de mieux cerner à quel niveau nous travaillons.
Troisième point, pour que la méthode se développe, il est certain que nous avons besoin d'un bon nombre d'instructeurs. Mais il faut un minimum d'expérience pour pouvoir répondre aux questions des élèves avec sérieux. Donc c'est une formation qui prend du temps, il faut refaire les cours pour bien l'intégrer, plusieurs fois même, avec les yeux de celui qui va instruire. Il est souhaitable qu'une quantité de gens s'y mettent pour que ça prenne de l'ampleur.
Et cela m'amène au quatrième point qui concerne la reconnaissance. Il est essentiel de former un groupe homogène, solide et dynamique pour montrer qu'on est là et qu'on existe. Il faut maintenant des gens motivés pour prendre la relève. Même s'il y a des nuages de toutes parts, il faut aller de l'avant, avec une grande détermination et travailler sans relâche à améliorer nos connaissances. Et ceux qui le voudront s’associeront à nous. En s'investissant, en faisant bouger les choses, on travaille autant pour le groupe que pour soi. Ensemble, nous sommes une grande énergie en mouvement et ça marche !
C'est d'abord tout à fait par hasard que j'ai appris à connaître la kinésiologie. Puisque ma femme était très malade, elle l'a été depuis que je la connaissais, c'est à dire depuis l'âge de 18 ans. On disait qu'à 25 ans elle serait dans une chaise roulante…
Qu'avait –elle ?
On ne sait pas très bien, elle avait des vertèbres déplacées, mal au dos, des maux divers, je ne sais plus exactement. A 18 ans, elle avait déjà subi quelques opérations. Et puis toute ma vie avec elle, c'est à dire 30 ans de vie commune, ça a été d'aller d'un médecin à l'autre, de-ci de-là et encore là, sans vraiment de résultats. Nous avons quand même eu 5 filles, et ma femme a eu une vie très intéressante je trouve, très valable, mais son état de santé ne s’est guère amélioré. Elle est allée chez des rebouteux, elle a fait de l'iridologie…
Et un jour, je ne sais pourquoi ni comment, j'ai découvert le livre du Touch for Health. J'ai regardé ce livre sous tous ses angles, et comme il n'avait ni début ni fin, et que je n'y comprenais rien, je l'ai mis dans ma bibliothèque et ça s'est fini comme ça. Peut-être deux ans plus tard, nous sommes entrés en rapport avec quelqu'un qui pratiquait la kinésiologie appliquée à Gstaad. Il s'appelait Gilet, on disait qu'on allait voir notre "Gilet de sauvetage" quand nous avions rendez-vous... Nous avions entendu qu'il faisait des tests musculaires. Il remettait une vertèbre de manière chiropratique, puis il vérifiait avec le test. En fait, il pratiquait les 14 tests. Cela m'a rappelé ce livre dans ma bibliothèque. Alors une fois, je lui ai présenté le livre et lui ai demandé ce qu'il en pensait. Il m'a dit que c'était fantastique ! Je me suis demandé : "Comment se fait-il que nous avons un livre fantastique dans la bibliothèque et qu’en le lisant, nous ne comprenions rien ? Un livre sans début ni fin ! Qu'est-ce que c'est que ce livre ?" M. Gilet n'a pas donné plus d'explications.
A partir de ce moment-là, ma femme a repris le livre, elle a cherché, cherché, cherché à peu près pendant 15 jours et a enfin déclaré qu'elle avait compris. Et est finalement allée chez Monsieur Jaccard à Genève pour suivre ses cours. Moi, j'étais très empoté à l'époque, ça a toujours été ma femme l'initiatrice de plein de choses, elle allait ici, elle allait là… Elle est revenue totalement enthousiaste du cours qu’elle a suivi à Genève. Je connaissais toujours ses engouements, ce n'était pas la première fois qu'elle était enthousiaste comme ça. Alors je me suis dit tempérons la chose : "ok c'est fantastique, mais…?" Ma femme a continué, et au bout du compte elle m'a encouragé à partir dans la direction du TFH. Je suis alors allé chez Monsieur Jaccard pour suivre la Santé par le Toucher n° 1. Je n'y ai rien compris, n'ai rien retenu, ça paraissait hyper compliqué, alors j'ai laissé tomber. Surtout qu’il a dit à Jacqueline, ma femme, que vu que je n'avais rien compris, ce n'était pas ce qu’il fallait, que je n'étais pas fait pour ça, alors là ça a été fini pour moi. A cette époque, je gagnais bien ma vie, j'avais un très bon salaire, ça ne servait à rien que je m'engage dans cette direction.
Mais ma femme est revenue plusieurs fois à la charge en disant : "oui mais si tu avais persévéré tu pourrais me soigner !". Ma réaction était de lui répondre qu'on n'allait pas demander à quelqu'un d'incapable d'être capable. Puisque ce n'était pas mon truc, ce n'était pas mon truc. Il l'avait dit et puis voilà…! Au bout de deux ou trois mois, elle me relançait : "Quand même, tu devrais t'y remettre…"Et voilà qu'un jour, elle me parle d'un autre cours à Vevey en me disant que ce n'était pas du tout la même chose, que je devrais m'y mettre, qu'elle voulait qu'on y aille ensemble. J'ai donc accepté d'aller chez Monsieur Berset au Centre Suisse d'Hygiène. On était 4 à ce cours d'EduKinésiologie, l'ancêtre du Brain Gym. J'y ai trouvé plein de choses très intéressantes. J'ai été passionné, et voilà, ce qui m’a lancé. Et puis, je suis retourné étudier la Santé par le Toucher, mais cette fois-ci chez Monsieur Berset. Dans la foulée nous avons été invités en Italie pour aller travailler chez des gens. ça a été absolument merveilleux. Du coup, nous nous sommes engagés, ma femme et moi, à devenir instructeur pour la Santé par le Toucher. Et nous sommes directement partis à Bruxelles faire ce cours, un cours passionnant et dynamique. C’est grâce à cette formation d’instructeur que nous avons pu démarrer notre école, la développer et découvrir de nouveaux concepts.
Donc, quand tu pars faire ce cours d'instructeur, tu gagnes encore ta vie autrement, c'était juste pour soigner ta femme. Quand as-tu décidé d'en faire un métier ?
Nous avons assez rapidement monté des cours. Nous avions envie de l'enseigner, mais ce n'était pas du tout prévu qu'on en fasse un métier. D'ailleurs, c'était surtout ma femme qui était enthousiaste pour enseigner ça. Elle a directement proposé à des copines de venir. Il y avait trois ou quatre personnes, c'est elle qui donnait son cours, car à ce moment-là elle enseignait seule. Elle a ensuite repris une deuxième volée. à cette époque il n'existait que trois niveaux de Touch for Health.
Moi, je m'occupais d'elle, je la soignais, mais ça n'allait pas, sa santé s'est dégradée très rapidement ; et elle a fini par un cancer du foie. A l'époque, avec ce que nous connaissions du Touch for Health, nous n’avions pas ce qu'il fallait comme outils pour pouvoir soigner ce genre de choses. J'ai alors repris l'école de Kiné parce que ma femme ne pouvait plus enseigner, mais il n'était pas question d'en faire mon métier. Elle avait des clients aussi, beaucoup plus que moi. A un moment donné, j'ai commencé à recevoir des gens de sa clientèle, je récupérais cette personne, puis telle autre. Finalement, à côté de mon métier qui se terminait vers deux trois heures de l'après-midi, j'avais trois quatre personnes. Nous pouvions nous partager la clientèle, et je ne pensais pas qu'elle allait mourir si vite…
Nous avons commencé à installer un institut, l'institut Sèveline. Nous avons ensuite déménagé dans cette grande maison à Clarens, où nous avons mis en place les structures nécessaires pour pouvoir en faire vraiment une école. Et là, je me suis demandé : "Qu'est-ce que je m'embête encore à aller courir pour des encarts publicitaires, c'est franchement plus intéressant de faire de la kinésiologie, ma femme gagne la moitié du salaire, ça va très bien !" J'ai alors décidé, en 1993, de démarrer en kinésiologie. J'ai donné ma démission à mon travail, et en mars 94 j'étais indépendant. Ma femme obtenait deux tiers du salaire, moi j'en faisais un tiers, et c’est ainsi que ça a commencé. Tout d'un coup, elle a pété les plombs, elle a renvoyé tout le monde, et c'est ma fille qui entre temps avait commencé la kiné qui a repris une partie des clients, moi une autre. Ma femme est partie en Tunisie faire des vacances toute seule, elle avait ras-le-bol de tout. Quand elle est rentrée, elle disait qu'elle avait toujours mal à la hanche, etc… Elle a commencé à aller chez un chiropraticien qui a décelé un problème à la colonne et lui a conseillé d'aller au CHUV. Au CHUV, ils ont décelé un cancer, et elle est décédée en novembre de la même année. J'ai commencé mon travail en kinésiologie, et elle est morte quelques mois plus tard. Je me suis retrouvé avec un tiers du salaire, les deux autres tiers n'existant plus, donc avec un très petit salaire et tout sur les bras. J'étais parti comme indépendant, mais nous étions de connivence pour travailler les deux, et là j'ai pété un câble. J'ai dit : "Non mais c'est pas possible, tu me mets dans cette histoire, tu me fais démarrer là-dedans, puis tu me plaques comme ça…" J'étais furax ! Quand elle est décédée, vraiment, c'était dur, mais en même temps je me suis dit : "Tant pis j'assume !". Et puis je me suis accroché, c'est là que j'ai commencé à téléphoner aux clients qui ne venaient pas, ce que je ne fais plus du tout maintenant. Je me suis accroché… Donc cette situation dramatique a été un véritable tremplin, le début d’une grande aventure.
Et suite à cela tu as continué à te former ?
Bien sûr ! Inévitablement je ne connaissais pas grand-chose, j'ai donc continué à me former.
Au début, vous n'aviez vraiment que le Touch ?
Oui, le TFH et l'Edu-Kinésiologie, qui était vraiment très intéressant, car on y trouvait plein de choses fantastiques, d'après moi, beaucoup plus intéressantes que ce que le Brain Gym est devenu ! C'était basé sur la base du cours d'une personne qui était en Hollande qui avait développé ses propres conceptions. Mais les protocoles qu'on me présentait, je ne les trouvais pas assez précis, ils étaient trop vagues. J'ai donc directement pris le parti de faire des protocoles complets, des protocoles qui précisent d’où il faut partir, ce qu’il faut faire, et comment agir de manière précise. Au début, je m’adressais à ma femme pour lui demander comment elle faisait telle ou telle chose, et nous prenions une chose après l'autre pour les adapter à nos besoins, pour que tout soit vraiment clair.
Es-tu devenu instructeur pour d'autres choses ?
Je me suis contenté d'être instructeur pour la Santé par le Toucher car ce n'était pas du tout prévu que j'allais enseigner autre chose, et parce qu'il n'y avait rien d'autre. Ensuite je suis aussi devenu instructeur en Brain Gym pour les 2 premiers niveaux, mais j'ai tout de suite vu que cela ne correspondait pas à ce que je cherchais. Ce n'était pas dans cette direction-là que je voulais aller. Et puis plus tard, j'ai étudié toute la matière du PKP (professional Kinesiology Practictioner). Bruce Dewe, son créateur a repris toute la matière comme en kinésiologie pour en faire une synthèse logique aussi complète que possible.
Alors je me suis dit que cela ne servait à rien d'aller étudier la matière de One Brain puisqu'il y avait tout dans le PKP. D'autant plus qu'en faisant les cours à Bruxelles, il y a un des participants qui s'est mis à vociférer que ce qu'il apprenait en PKP il l'avait déjà vu en One Brain, ou ailleurs et que ce n'était qu'une affaire de pognon. Dominique Monette, l'instructrice de Bruxelles, l'a reconnu mais a défendu le PKP comme elle a pu ! Mais l'élève en question n'était pas du tout content car il se rendait compte que de cours en cours on allait à chaque fois réétudier la même matière. Je me suis donc dit qu'il fallait qu'on soit clair sur certaines choses ; j'ai continué à faire des protocoles. Un déclic s'est produit au moment où tout d'un coup j'ai découvert les points du visage. Le cerveau en face m'a dit : il y a un point sur la tête, sur la face. C'était des points qui n'était pas situé, je l'ai pris et interrogé pour savoir ce qu'il fallait faire avec ce point. Puis je me suis demandé à quoi ce point était associé. De fil en aiguille j'ai trouvé d'autres points semblables, et je me suis rendu compte que chez d'autres personnes ces mêmes points sortaient aussi au test. Alors je me suis trouvé devant une évidence ; il y avait tout un ensemble de points organisés sur le visage, des points en rapport avec les agressions, des points qu’on pouvait réunir sur un atlas, et qu’on pouvait appliquer à toute sorte de clients ; c’est à la suite de cela que j’ai préparé un premier cours de Kine BR®. Je n'ai donc pas commencé avec le bloc n° 1 mais avec un des blocs suivants. C’est maintenant le bloc A11. Cela représente le début de mon activité en Kine BR®.
C'est donc ta curiosité et ta persévérance qui t'on permis petit à petit d'extrapoler tout ce que tu avais appris et de découvrir d'autres potentialités dans le domaine de la kinésiologie ?
Oui, et je ne savais pas encore que c'était un bloc ! C'était le premier cours donné à la suite du TFH, le point de départ, pour ceux que ça intéressait. Ensuite sont venus dans l'ordre, le champ magnétique, les vortex… Et comme il y avait les points du visage, ne pouvait–on pas envisager d'en trouver ailleurs ? Oui ! Puis sont venus les engrenages, les points de la poitrine, etc … C'est là que je me suis demandé, puisqu’il y avait des blocs comme ça, combien il y en avait. J’ai testé qu’il y a 14 blocs, je me suis donc mis au travail pour trouver les autres. Et les derniers à être mis sur pied ont été les deux premiers, c'est à dire la motricité et la respiration, qui n'étaient pas prévus dans l'histoire. Je connaissais toute la matière concernant ces deux blocs, puisque en gros c'est la matière que l'on apprend au TFH et celle que l'on apprend au PKP, vues sous un autre angle. Et cela a donné les deux premiers blocs, tout le reste représente vraiment des découvertes personnelles. Ce sont donc mes clients qui m'ont appris mon métier, si je n'avais pas travaillé, je n'en aurais rien su, ce sont les clients qui m'ont dit : c'est comme ça que ça se passe. De client en client les protocoles se répétaient, sur des dizaines de clients. Car les clients commençaient à venir ! Il faut bien dire qu'à partir de cette époque, le fait que ma femme soit décédée aurait pu me paralyser, mais au contraire cela m'a boosté. Je me suis dit : il faut que je comprenne pourquoi je n’ai rien pu faire pour elle, il faut que je comprenne comment cela fonctionne, parce que ce n'est pas normal ce qui s'est passé, sa mort n'est pas juste, pas normale, il faut que je comprenne ce qui se passe là derrière. Quand elle était au CHUV, je suis allé travailler avec elle là-bas et par exemple le médecin disait : il y a une insuffisance rénale. Je le notais, je testais pour comprendre ce qui se passait et où cela se passait, j’interrogeais son cerveau par le test, je faisais une correction spécifique et le lendemain, le médecin disait qu'il n'y avait plus d'insuffisance…Donc je me suis dit qu'on pouvait agir ainsi en Kine BR®; cette étape a été vraiment très importante.
Tu as donc pu expérimenter un cas extrême comme le cancer, sur place avec les médecins…
Oui ! Et en fait, j'en suis sûr maintenant, la cause réelle de son décès, c'est la chimiothérapie que les médecins ont préconisée. J'avais testé que ma femme supporterait deux chimios, pas une de plus. Le médecin a dit d'en faire encore une troisième, que je lui ai déconseillée car le test était formel : deux mais pas trois… Sa réponse a été : "oui mais c'est mon corps !" J'ai dit : "bon, c'est ton corps, mais ton cerveau dit qu'il faut s'arrêter à deux !" Mais elle a voulu la faire quand même. Les chimios d'aujourd'hui ne sont plus aussi dangereuse qu’à cette époque passée. C'était intéressant de pouvoir travailler comme je l’ai fait avec ma femme, parce que ça m’a permis d'aller plus loin. Je voulais absolument pouvoir aider mes clients de manière à ce que, dès qu'il y a un symptôme je le travaille jusqu’à élimination du problème. C’est toujours une gageure, c’est une guerre contre le mal. Et puis le fait d'avoir trouvé ces blocs, d'avoir trouvé maintenant ce que l'on fait dans les cours A 20 et 21, ces objectifs spécialisés, etc… tout cela nous montre que nous avons un armement absolument fantastique. Ce sont mes clients qui m’ont appris mon métier, qui m’ont indiqué ce qu’il faut faire ; ce n'est pas sorti comme ça d'un cerveau qui a eu des idées. Je n'ai eu aucune idée, zéro idée ! Simplement j'ai eu peut-être une vision plus globale des choses, en faisant des rapprochements entre certaines données disparates, une vision plus globale et beaucoup de persévérance, oui de la persévérance, c'est certain. Et aussi cette idée : prendre des notes tout de suite quand je trouve quelque chose, sans attendre, je note sur une feuille, puis classer la feuille où je suis sûr de la retrouver pour la reprendre à un autre moment, quand la même problématique revient.
Effectivement, tu as appliqué une certaine méthode et tu y as mis un regard plus scientifique. Tu aurais pu te contenter de demander au corps quel point stimuler sans chercher la logique qu'il y a derrière ?
Oui, tout à fait ! Il est évident que ma formation scientifique m'a été extrêmement utile. J'avais une formation scientifique que je n'avais en fait jamais pu utiliser. J'ai fait des maths à un haut niveau, de la physique à un haut niveau, même à l'uni mais je n'ai jamais pu l'utiliser. En tant que prof, pour les gamins, on passe à côté de tout ça, on se demande pourquoi on apprend tout cela. Tandis que maintenant ces connaissances me sont utiles. Quand j'ai appris l'anatomie-physiologie à l'uni c'était d'un barbant et d'un embêtant… ça ne m'a jamais intéressé, et c'était une branche que j'avais complètement laissée de côté en me disant que jamais je ne m'intéresserais à ça, que ça n’en valait pas la peine… Et puis maintenant je suis en train de creuser dans cette matière. C'est vraiment les circonstances de la vie qui m'ont amené à tout cela. J'ai été guidé d'une certaine manière, sans que je m'en rende compte.
Donc, si une différence existe entre la Kine BR® et les autres branches de la kinésiologie, elle réside dans le fait que c'est par ma pratique que se sont dégagées les grandes lignes de la méthode et une certaine logique dans mon travail, au lieu de reprendre tel quel un système inventé par quelqu'un pour l'appliquer à un client.
Ce qui est sûr ! Je n'ai jamais aimé les diktats. Dans toutes ces écoles existent des diktats. Et le premier est, d'après eux, de ne pas faire confiance au test ! Ils sont en complète contradiction avec eux-mêmes, parce que ce que l’on doit faire, c’est interroger le cerveau de notre client pour savoir ce qu’il faudrait. Or dans ces écoles, si je n’ai pas trouvé ce qu’ils prétendent, c’est que je n’ai rien compris ! Or, je n’ai pas du tout compris ce qu’ils attendaient de moi.
Par exemple, dans toutes ces écoles il y a une confusion entre sentiment et émotion. Et visiblement ce n'est pas la même chose. Quand j'étais à Bruxelles, on allait me faire une correction, on me demandait subitement "As-tu ton émotion ?" et non je ne l'avais pas, alors on me disait que ça ne faisait rien ! Je me suis posé la question, puisqu'il fallait que j'aie mon émotion, c'est quoi une émotion ? On me disait : quel sentiment ça te donne, quelle est ton émotion, es-tu joyeux, triste, ci, ça… je n'en savais rien du tout, ça ne se testait pas. On devait comme ça par inspiration dire comment je me sentais, par exemple dénigré, ou autre… Puis quand on avait ces fameuses roues des éléments des émotions, ce qu'ils appellent eux des sentiments, ils en trouvaient une, tandis que moi j'en trouvais quatre ou cinq. Et on me disait "non non, il faut n'en trouver qu'une !" Mais je me disais que si j'en trouvais cinq, c'était parce qu'il y avait une raison ! Ensuite j'ai compris que ces différentes « émotions » me donnaient une histoire que la personne avait vécue. L’histoire représentait une seule émotion. C'est ainsi que j'ai compris que l'on pouvait tester cela, tandis qu'eux ne le testaient pas.
C'est une première chose, et c'est un point crucial que je dois encore rappeler : je fais 100% confiance au test. Vraiment, si le test me dit quelque chose, c'est à moi de comprendre ce qu'il veut dire. Et la deuxième chose, c'est que ceux qui travaillent avec les autres méthodes, eux sont dans le conscient, alors qu'avec cette méthode nous sommes dans le subconscient. Quand on me demande si j'ai mon émotion, c'est que je devrais consciemment savoir quelque chose. Alors que je me suis rendu compte petit à petit que le conscient ne sait rien, à peine zéro virgule quelque chose, alors que le subconscient sait tout. C'est donc lui qu'il faut interroger, pour savoir ce qu'il y a derrière le rideau ; il faut demander à la personne: "moi, je trouve ça, comment te sens-tu avec ça ?" Il faut faire parler le subconscient. Ce sont là les deux points qui différencient complètement cette méthode des autres méthodes. Et je pense que si les autres m'en ont à ce point-là voulu, c'est que justement ça les dépasse…
Non pas que le Brain Reinstatement® (Réintégration du Cerveau®) soit supérieur, mais sa grande valeur et sa profonde originalité résident dans le fait qu'il n'y a là rien de théorique. La méthode n'est pas enfermée dans un carcan théorique, mais elle est édifiée sur le terrain, et reste ouverte. Attention, pas ouverte à n'importe quoi, mais au cerveau d'en face. Et c'est là où le terme Réintégration du Cerveau est vraiment approprié, puisque c'est le cerveau d'en face qui décide de ce qu'il faut faire. De par le fait que l'on fasse confiance au test à 100 %, on laisse s'exprimer le cerveau des gens à 100 %.
Comment vois-tu l'avenir du Brain Reinstatement® ? Quelle évolution de la discipline ?
Je vois un grand avenir pour cette discipline, mais il faut s'y mettre, car il y a encore énormément de travail. L'équipe de Recherche a enflé et diminué souvent, il faut maintenant avancer soudés et établir des bases solides pour ce que l'on fait. Ça fait des années que je lutte, souvent seul, pour assurer cet avenir, entouré parfois de gens négatifs avec des préjugés. Je dérange sans doute ! Mais j'ai compris qu'il faut avancer sans riposter, sans se préoccuper de ces nuages qui m'entourent. Il faut avancer, avancer, avancer…
Depuis lors, nous nous sommes recentrés sur l’équipe de l’Institut Sèveline, et avons dû nous séparer de pas mal de contestataires.
L'évolution du Brain Reinstatement® repose, en outre, sur quatre aspects principaux :
Premier aspect, la recherche. La grande caractéristique de notre discipline étant de partir du principe que le test a toujours raison, si le test me répond d'une manière inattendue, ce n'est pas que je me trompe, mais que le cerveau d'en face veut me dire quelque chose que je ne comprends pas encore. Ces temps, il n'y a pas un jour où je ne découvre pas quelque chose de nouveau. Ce ne sont pas tout de suite des découvertes fulgurantes, mais un jour, je tombe sur un petit détail qui vient me montrer que je ne sais pas tout et qui s'additionne le jour suivant à un autre petit détail, et ainsi de suite… Ce qui fait qu'au bout du compte, on finit par découvrir quelque chose d'hyper important. J'ai actuellement beaucoup de choses dans mes cartons qui sont au stade de la recherche et que je présenterai un jour en public, quand elles se seront révélées à moi sous tous leurs aspects.
Deuxièmement, l'aspect technique, qui découle de la recherche, et que l'on peut encore développer. Au-delà du côté psychologique indéniable de notre discipline, il y a tout le travail de l'énergie, le travail plus physique, plus palpable, je dirais, qui fait vraiment la différence. Il manquait un cours pour mettre à plat tout ce que l'on sait au niveau de l'énergie. Il existe maintenant sous l'appellation A 19, et vient conclure toute la formation, avant les deux cours sur les objectifs spécialisés, A 20 et A 21 & la suite. Ils permettent de mieux cerner à quel niveau nous travaillons.
Troisième point, pour que la méthode se développe, il est certain que nous avons besoin d'un bon nombre d'instructeurs. Mais il faut un minimum d'expérience pour pouvoir répondre aux questions des élèves avec sérieux. Donc c'est une formation qui prend du temps, il faut refaire les cours pour bien l'intégrer, plusieurs fois même, avec les yeux de celui qui va instruire. Il est souhaitable qu'une quantité de gens s'y mettent pour que ça prenne de l'ampleur.
Et cela m'amène au quatrième point qui concerne la reconnaissance. Il est essentiel de former un groupe homogène, solide et dynamique pour montrer qu'on est là et qu'on existe. Il faut maintenant des gens motivés pour prendre la relève. Même s'il y a des nuages de toutes parts, il faut aller de l'avant, avec une grande détermination et travailler sans relâche à améliorer nos connaissances. Et ceux qui le voudront s’associeront à nous. En s'investissant, en faisant bouger les choses, on travaille autant pour le groupe que pour soi. Ensemble, nous sommes une grande énergie en mouvement et ça marche !